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UBC: La valeur du bilinguisme comme atout fondamental à l’employabilité dans notre siècle

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Si je dois résumer en quelques mots le sens de l’éducation voulue dans notre siècle, je dirai: Une éducation adaptée aux nouvelles compétences telles que la technologie, le dialogue interculturel et le numérique. C’est exactement sur cet aspect du dialogue interculturel que va se concentrer mon propos de ce jour.

La résolution 71/288 de l’Assemblée générale des Nations Unies rappelle le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui confirme que toutes les cultures et toutes les civilisations peuvent contribuer au développement durable, dont elles sont des éléments indispensables  et considère que la diversité culturelle et linguistique est essentielle à  la  promotion de  l’esprit  d’ouverture,  de l’équité et du dialogue.

 Par cette résolution l’ONU est, donc, consciente  du  rôle  que  joue  le  multilinguisme comme  valeur  fondamentale  dans  les  activités  humaines tout en gardant à  l’esprit  que  les  langues,  qui  associent  points  communs  et particularités, reflètent l’idée d’un monde uni qui tire sa force de sa diversité.

En effet, nul n’ignore le rôle que jouent les langues dans notre performance professionnelle. Ici pensez à l’idée de la langue de travail qui peut être liée au statut professionnel, à la région du monde où vous désirez/pouvez travailler et au type d’organisation dans laquelle vous souhaitez travailler. L’une des pratiques exemplaires recommandées dans le rapport de la Commission européenne sur les langues au service de l’emploi est d’apprendre la langue du voisin. C’est qui le voisin au 21eme siècle ?

Dans un monde aussi globalisé, culturellement externalisé et librement interconnecté par le numérique, les organisations, entreprises et institutions internationales sont de plus en plus répandues et posent l’exigence de la maîtrise de deux langues internationales pour tous les citoyens soucieux d’attraper des opportunités d’embauche, d’études et de collaboration de toute nature avec le monde extérieur désormais rapproché par les technologies de l’information et de la communication.

De plus en plus de milieux de travail sont plurilingues et désirent intégrer différentes cultures et langues. Cette tendance, plutôt que l’imposition d’une seule langue dans le milieu de travail, pourrait devenir la norme obligeant ainsi les travailleurs potentiels de se conformer à une éducation du 21ème siècle qui allie excellence, ouverture internationale et épanouissement.

Quels avantages sont liés à la maitrise des langues étrangères pour les postulants à un emploi ?

Dans un processus de recrutement, un candidat a réussi à éliminer tous les autres et se retrouve seul retenu pour interview pour un poste unique. Logiquement, il se représente plus de 80% de chance de gagner le poste. Trois questions à l’interview : les deux premières en français et la dernière en anglais. Ne connaissant pas l’anglais, on lui annonce que l’employeur a fait appel au meilleur perdant de la liste et ce dernier a signé un contrat d’embauche. C’est quoi la Morale de l’histoire ?

Avant d’examiner les avantages économiques des compétences en langue seconde ou étrangère, il faut d’abord en évaluer les avantages cognitifs et psychosociaux. Cela nous aidera à situer la recherche portant sur l’aspect économique de la langue seconde ou étrangère dans un contexte global.

Dans le domaine de la psychologie, les avantages cognitifs ont été clairement établis. Depuis le début des années 1960, les psychologues ont beaucoup étudié les effets cognitifs et neurologiques du bilinguisme. Une panoplie d’études ont démontré que les avantages débutent dans la petite enfance et perdurent jusqu’au troisième âge. Bien qu’ils soient très spécifiques, les avantages sociaux et cognitifs sont vastes et touchent autant l’amélioration des processus cognitifs que la modification de la structure du cerveau.

Certaines des compétences générales que possèdent souvent les personnes ayant des compétences en langue seconde ou ayant travaillé à l’étranger sont de nature cognitive ou psychosociale et sont davantage recherchées par les employeurs que les compétences « techniques » des personnes maîtrisant une langue seconde ou ayant souvent recours à leur langue seconde dans le cadre de leur travail.

Plusieurs employeurs savent qu’un employé bilingue fait également preuve de souplesse et d’une faculté d’adaptation, et qu’il possède des compétences en langues étrangères précises. L’employé qui possède ces qualités et qui possède également les compétences techniques et professionnelles requises peut changer de milieu de travail souvent et facilement, contrairement à l’employé unilingue. Les employeurs savent aussi instinctivement (ou le découvrent après en avoir fait l’expérience) qu’un niveau moyen de compétences langagières est suffisant; la capacité d’écoute et les compétences interculturelles de l’employé bilingue ou polyglotte vont compenser les lacunes de ses compétences langagières.

Parlons maintenant des Avantages économiques du bilinguisme

Les études américaines démontrent qu’un étudiant qui apprend une langue étrangère à l’école ou au niveau postsecondaire bénéficie d’un meilleur salaire à long terme que l’étudiant qui n’a pas appris une autre langue, et cela même lorsque d’autres facteurs sont pris en compte, notamment le niveau de scolarité, le contexte familial et les habiletés cognitives.

Les gestionnaires des ressources humaines croient que les nouveaux employés qui
possèdent des compétences en langues étrangères ont également des compétences transférables, notamment :

· Aptitude pour l’écoute et les relations interpersonnelles

· Sensibilisation culturelle accrue

· Détermination et discipline

· Désir d’apprendre

Dans un certain nombre d’études faites auprès des entreprises d’import-export confirment que 15 à 20 % des entreprises interrogées affirment avoir essuyé des pertes commerciales en raison de l’incapacité de communiquer dans la langue de leurs clients.

Un nombre suffisant d’études économiques ont été effectuées pour faire ressortir les avantages économiques des compétences en langue seconde ou en langues étrangères pour les personnes, pour l’entreprise ou le secteur et pour la région ou le pays. Certaines études se sont efforcées de documenter l’usage véritable d’une langue seconde ou étrangère au travail. Les résultats de ces études démontrent que les compétences techniques « spécialisées » et peut-être aussi les compétences générales ont des répercussions positives sur les compétences cognitives et sociales d’une personne.

Les études menées au Royaume-Uni ont quant à elles démontré que les diplômés en langues étrangères étaient plus susceptibles de travailler ou de poursuivre leurs études que les étudiants de programmes professionnels comme le droit et le commerce, et que leur salaire moyen était supérieur à celui des autres diplômés.

Globalement, pour l’Afrique, En accédant à l’indépendance, beaucoup de pays africains ont choisi la langue de l’ancienne puissance coloniale, pour des raisons de pragmatisme politique. Le Cameroun n’était pas en reste. Il a choisi le bilinguisme français-anglais, par fidélité à son double héritage culturel colonial. Aujourd’hui cependant, lorsqu’on regarde une carte des langues officielles sur le continent, on constate que les choix linguistiques faits à l’indépendance ne sont pas restés figés. Il apparaît clairement qu’en Afrique aujourd’hui, l’adoption ou le maintien dans le temps d’une langue officielle ne dépend plus uniquement de l’histoire coloniale du pays concerné, mais aussi de sa situation géographique, de ses ambitions sous-régionales ou de ses orientations économiques. Dans la mouvance de la mondialisation, la promotion du multilinguisme dans plusieurs pays du monde apparaît en ce 21ème siècle comme une façon de s’adapter au nouveau contexte global.

Conclusion :

Nous sommes tous d’accord sur le fait que le manque de compétences linguistiques a des effets néfastes sur le développement intellectuel, économique, professionnel et académique, au plan personnel. Et au plan organisationnel et d’entreprise, le manque de compétences linguistiques est à la base de la réticence à aborder de nouveaux marchés, problèmes attribuables aux barrières linguistiques et culturelles, perte de contrats, de chiffre d’affaires et de rentabilité…

Nous sommes tout autant d’accord que les avantages économiques des compétences en langues secondes ou en langues étrangères permettent d’accroître, sur le plan macroéconomique, le flux des échanges commerciaux et la création d’emplois comme les recherches effectuées le démontrent.

Les citoyens bilingues ont des avantages intellectuels, plus de souplesse mentale, plus de créativité, plus d’originalité dans leur façon de penser, trouvent plus facilement deux ou trois solutions à un problème. Ils peuvent trouver plus facilement beaucoup de réponses à une question ou un problème.

Les compétences langagières influent directement sur le choix de l’emploi et du secteur, plus encore que les salaires qui y sont liés. Avec tous ces avantages positifs qu’en retirent les personnes individuellement, il est clair que le bilinguisme est avantageux pour leurs employeurs également.

Les chercheurs et les décideurs mettent désormais l’accent sur les compétences en langues étrangères en tant qu’atouts, et la nécessité que les entreprises se tournent vers le plurilinguisme afin de faire face à la concurrence à l’échelle mondiale, tant sur les marchés nationaux qu’étrangers.

Les grandes entreprises sont plus susceptibles de mener leurs activités à l’échelle internationale et, par conséquent, elles ont recours autant, sinon plus, à l’anglais ou aux langues utilisées dans leurs marchés d’exportation.

L’UBC offre des programmes universitaires généralisé d’éducation bilingue dans notre pays. N’est-ce pas une grande opportunité ?

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